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Anne Bourrel, auteur La Manufacture de livres

Journal de La Laune (1)

19 Septembre 2007 , Rédigé par anne bourrel écrivain pop Publié dans #ecrivainpop

                                             Dans le bleu

de Santa Teresa,

dans l’ocre de

La Laune

 

 

Huit heures du soir, le soleil va se coucher sur la Camargue. J’ouvre ma fenêtre et je reste là, accoudée ; dans le ciel, la lune en croissant fluorescent. Le vent s’est calmé, ça faisait deux jours qu’il soufflait, et secouait toutes les branches des arbres, celui de la cuisine n’en peut plus, il se penche contre le mur de la maison, comme pour se reposer.

 

Mais, là ce soir, à la lune montante, non, il n’y a plus rien, plus un souffle, plus un brin d’herbe ne bouge.

 

Alors, je me souviens de Santa Teresa de Gallura. Les enfants, comme ils riaient ! De vrais petits sauvages en maillot toute la journée et nous, comme des rois.

 

C’était l’île de la Sardaigne, concentré de Méditerranée. Des eaux émeraude, des envahisseurs historiques à tous les coins, et dans les villages des vacanciers d’aujourd’hui, heureux et nonchalants.

 

A la Laune, ma voisine écoute de la musique, un peu fort, mais ce n’est pas grave, ce n’est pas grave du tout…ça fait plus d’une semaine que je suis là, seule, sans bruit. Moi qui habite en pleine ville et au dessus de plusieurs restaurants, quel contraste… mais, là ce soir, avec la présence effective de ma voisine qui est rentrée de quelques jours de voyage, c’est mieux comme ça.

 

On est deux dans cette grande maison, elle, belge résidant au Brésil et moi, languedocienne résidant en Languedoc.

 

Notre maison, jaune avec des volets turquoise, c’est une ancienne école, au milieu des vignes, des chevaux et des taureaux de Camargue. C’est la pleine campagne, mais c’est très gai. On nous a donné à chacune un très joli studio, un ordinateur, une bibliothèque, une petite cuisine et une salle de bain turquoise.

La journée est ponctuée par les entrées et les sorties de ceux qui travaillent au rez-de-chaussée dans les bureaux des Editions au Diable Vauvert, le soir, ce soir, j’ai envie de vin rouge, de terrasses bondées, j’ai envie des rues de ma ville, mais, je profite, je profite encore, de cette chance qui m’est donnée d’entrer en écriture comme dans un pays. Je suis la Reine de l’écriture et ma voisine aussi !

 

Ce soir, accoudée à la lune, je me souviens bien de Santa Teresa de Gallura, Sardaigne, mois d'Aôut fluorescent. Une heure de la Corse en bateau, trois ou quatre heures de Cagliari, la capitale, tout au Sud, à l’extrême opposé.

 

Je me souviens du livre que j’ai lu là-bas: Le pays sous le vent, de Grazia Deledda, 1886-1937, prix Nobel de littérature en 1905. Les éditions Autrement publient son œuvre que nous ne connaissons pas en France…mais que l’on étudie dans les écoles en Italie. Et puis, ici, dans l’ocre de la Camargue, j’ai lu Le plaidoyer pour les justes, d’Aïssa Lacheb-Boukachache.

S’il habite toujours à Montpellier, si vous le connaissez, s’il vous plait, dites-lui pour moi, s’il vous plait, que son livre m’a terriblement plu, qu’il est terriblement humain, terriblement terrible, et qu’il confirme ce que je crois. Je lirai son deuxième livre « L’éclatement » et son troisième et son quatrième…

 

 

 

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